Manoir Vorvossian, a 10 km de Zaban

Une grande coquille vide, voila ce qu'etait le Manoir. Certes, il n'y avait pas la moindre piece qui ne fut emplie d'ojets en tout genre, livre, oeuvre d'art, arme ... Meme les vastes jardins cachaient certaines bestioles bizarres et autres plantes étranges. C'etait bien d'ailleurs le meilleur systeme de sécurité du Manoir. Ce n'etais pas que la résidence d'Aldo Vorvossian, star des allumés de toute la planete, soit particulierement assaillie de cambrioleurs, paparazzis ou autres vendeurs en camelotte certifiée, mais il arrivait parfois que quelques gamins de la région s'amusent a entrer sur la propriété. Parfois, Aldo les laissait partir, parfois non.

Aldo s'emmerdait. Il avait terminé sa convalescence. La capture du sanglier tricorne n'avait pas été chose facile. Apres 3 mois d'attente dans son Manoir, Aldo etait surexcité a l'idée de repartir sur les routes. On lui avait parlé d'une plante rarissime, une sorte de mythe, la Belle des Vents. Apres une rapide recherche sur la Toile, il avait appris que cette plante ne poussait qu'en un seul endroit au monde : le desert de Gobo. La plante avait besoin de deux choses pour éclore : un fort vent salé, et une température fraiche. On en trouvait la fleur qu'a la cime des dunes, lorsqu'une tempete en provenance de la mer venait d'éclater, et une fois que la nuit venait de tomber. Apres quelques heures, la plante se fanait et mourrait. Voila un challenge digne d'Aldo Vorvossian.

Aldo partit donc a la recherche de cette plante. Il s'arreta a Zaban pour se munir d'une fiole réfrigérée, qu'on utlisait en général pour transporter des virus ou des bactéries sur de longues distances. L'interrieur de la fiole, une fois refermée, etait plongé dans un froid absolu. Ce serait idéal pour conserver la plante. Puis, il partit a la recherche d'un capitaine de navire pret a l'emmener a son bord.

Une rapide tournée des quais lui appris la chose la plus importante à savoir sur un bateau, le Capitaine au port ne reste pas dessus, les malheureux sous-fifres qu’il pu voir avait tout juste assez d’autorité pour chauffer un café de leur propre initiative, alors un voyage…..

Les bouges innombrables bariolaient les allés du port, pour marin plus ou moins fortunés, et surtout, ayant pied à terre depuis plus ou moins longtemps, les demoiselles avenantes projetaient de longues œillades sur Aldo, qui commençait légèrement à s’égarer dans les ruelles minables qui semblaient ne jamais finir.

Finalement, visiblement paumé au milieu des ruelles, Aldo trouvé l’établissement qu’il cherchait, ou alors il en avait tout simplement ras le bol de se trainer dans les rues, il poussa la porte pourrie gonflé par l’humidité ambiante, et pénétra dans une sorte de bar/bordel crasseux.

L’ambiance était chaleureuse, et la lumière dispensé de présence, les quelques carreaux encore intactes laissaient filtrer des raies de lumières pas forcement bienvenue au milieu de la crasse, les autres avaient été remplacé par des planches de bois obstruant la vue.

Les bougies sur les tables permettaient aux joueurs de voir leurs cartes, et c’était tout, de toute façon, observer de plus près le verre était une idée stupide, ça risquait de rendre malade, et vue le contenu, ce n’était pas nécessaire d’en rajouter.

Pourtant, vue les clients de ce lieu étrange, il devait être relativement fameux, aucun rat famélique ne trainait la, Lieutenants et Capitaines de bateau pour la plupart, ou riches marchands cherchant des individus peu scrupuleux, la fine fleur de la racaille à priori…

Descendant les quelques marches menant au bar, il n’avait pas vraiment le choix, une troupe d’hommes avinés le poussait sans ménagement, il s’installa sur un des sièges, et fut servi avec une célérité impressionnante, à priori, on ne servait qu’une seule boisson ici…. Et pas une boisson de femelette……

Avalant de travers une malheureuse gorgé du breuvage douteux, Aldo pu constater que parfois, l’alcool à 90 se vendait en tonneau, et servait à autre chose que nettoyer les plaies…. Laissant de coté le reste du verre, il s’intéressa aux titres sires de ces lieux, il y avait sans doute des gens pouvant le mener au désert, mais à quel prix ?

Cherchant des yeux le barman absent, il pu constater que son voisin de bar était un géant de deux mètres de haut, dont on ne distinguait pas grand-chose, noir, de la tête aux pieds, un grand sourire, des mains large comme des battoires, et une assurance peu commune, voici ce qu’on aurait pu dire sur cet individu.

C’est à ce moment que les réfléxions d’Aldo furent perturbées, un homme venait de voler en travers de la salle, et d’atterrir sur le nouvel arrivant, visiblement mal en point, ses trois bourreaux se rapprochaient d’un pas allant, vers leur victime.

[Hrp, putain, j’étais inspiré moi ce soir.]

Curieuse coutume s'il en etait, que celle qui consiste a lancer son compagnon de bar en travers de la piece. Aldo se retrouvait donc par terre, écrasé par un corps plus ou moins vivant et par les regard moqueurs d'une bonne moitié de l'assemblée. Il chercha un instant a se débarasser de l'un comme des autres, mais s'il parvint a se relever, il dut abandonner l'idée de passer inapercut.

Bon. Il lui manquait son chapeau. Ou etait il passé celui ci ? La, par terre, juste au pied des ces trois hommes a la mine peu réjouite qui le fixait avec un regard entendu. Aldo se pencha et récupéra son chapeau, mit délibérément le plus de temps possible pour le réajuster sur sa tete, le tournant et retournant plusieurs fois, comme s'il cherchait la meilleure position en se regardant dans un miroir imaginaire. En fait, il gagnait du temps pour trouver une bonne blague.

Il se retourna et compris pourquoi il etait l'objet de tant d'attention des trois hommes : il se trouvait juste entre eux et leur projectile humain. Projectile qui se remettait difficilement de son dernier voyage aérien. L'idée germa dans un coin de l'esprit malade d'Aldo, s'étendit a toutes ses neurones et fut transmise a ses levres qui exquisserent un gigantesque et malicieux sourire. Mais pas trop lontemps, car déja Aldo se lancait dans son role.

D'une voix clair et forte, comme un acteur de théatre parle a son public, Aldo déclama en direction des trois larons :

"Tiens, encore vous messieurs, belle journée n'est ce pas ? Nous nous croisons souvent en ce moment. J'espere que nous nous reverrons bientot pour parler encore de vos aventures avec les femmes de ces quartiers."

Puis il s'écarta, leur laissant le passage. Il prit son verre et retourna s'installer au bar, mais de l'autre coté du géant. En s'asseyant, il se pencha et lui chuchotta a l'oreille :

"Hum, je serais toi l'ami, je ne laisserais pas partir ces trois types apres ce qu'ils ont raconté sur ta mere ... enfin, pour ce que j'en dis ... Mais quand meme, parler aussi mal, cela devrait etre interdit, meme ici. Si tu savais ce qu'ils ont dit sur ta mere ..."

Le comptoir n'était pas propre.......C'est ce que pu conclure Aldo après s'être pris le nez dedans avec bonheur, visiblement, l'interlocuteur n'était pas vraiment crédule, ou pas vraiment envieux de se farcir les trois mecs.

Dans tout les cas, il venait de flanquer une bonne claque derrière la tête d'Aldo, et ce dernier avait gagné les oreilles qui sifflent, tandis qu'il se redressait, géant noir lui glissa un petit : "Ne me prend pas pour un con, j'ai des oreilles pour entendre, voir même des amis, à ce sujet, j'ai entendu dire qu'un étranger cherchait un voyage pour le désert, un aller simple même, seulement si l'étranger il veut pas finir dans la cale du navire, enchainer et sans nourriture, il peut éventuellement trouver un taf."

Les nouvelles allaient vite dans le port, plus vite que le dit étranger en tout cas, mais à priori le géant n'avait pas fini ...... "Tu n'as pas defendu de toi même ce mec, mais si tu ne le defend pas maintenant, en allant matraquer les trois gus, tu risques quelques ennuis."

Il retourna à son verre de rhum, visiblement intrigué par la brulure d'une bougie sur le comptoir, mais le ton avait été insistant, voir même, menaçant...

Aldo renifla. Le sang maculait le comptoir, et il s'en etait fallut de peu que son nez ne soit cassé. Il n'avait pas fini de se faire remarquer ... Il prit une gorgée du tord boyaux local pour se donner contenance, puis une seconde pour que la contenance ne se barre pas a la premiere occasion. A présent, il n'avait plus mal, mais la tete commencait a lui tourner séverement.

Il se tourna une fois encore vers le géant :

"pff, vous n'avez aucun humour dans le coin ... mais vous tapez dur, ca vous donne une excuse. Tu veux que j'aide ce marin volant qui m'a attérit sur la gueule ? C'est une sorte de mercenariat, en fait ... Si c'est un ami a toi, alors allons y ..."

Il quitta une nouvelle fois le comptoir pour s'approcher des gus en questions. Ceux ci avaient déja encerclé leur victime et il y avait fort a parier qu'ils n'attendraient plus lontemps avant de lui refaire le portrait. Aldo ramassa un tabouret et en assena un coup violent sur le plus grand d'entre eux. Lorsqu'il eut ainsi capté leur attention, il prit sa voix la plus froide et la plus intransigeante pour dire : "Dégagez, bandes de vers."

Il avait déja posé la main sur son couteau, caché sous son manteau. Il vallait mieux etre prudent, apres ce qu'il avait fait, il fallait s'attendre a une riposte sans sommation.

Le géant noir n'avait pas bronché, il s'était replongé dans son verre, laissant Aldo s'attaquer aux hommes en solo, pas envie, ou pas le courage, çane changeait rien, Aldo était a 1 contre trois.

Enfin un contre deux, pour le moment, vu que le grand dadais du groupe mangeait la poussière, visiblement assomé par l'assaut très classe et honorable d'Aldo.

Les deux autres mirent un court instant avant de se rendre compte de ce qui venait de se passer, le plus petit, visiblement le chef du groupe sauta directement vers Aldo, mais le loupa d'un bon mètre minimun, il était visiblement aviné, ou il ne savait pas évaluer les distances, un boulet, mais dangereux, il venait de sortir un couteau papillon.

Le second, quand à lui, après avoir vu son chef s'écraser lamentablement hésitait, il attendait que son boss reprenne ses esprits pour attaquer, un devant, un derrière, le premier mouvement d'Aldo risquait d'être le dernier, pas le moment de prendre ses adversaires à la légère.

Dire qu'Aldo etait dans une situation délicate serait faire preuve d'un esprit positif a toute épreuve. Dire qu'il l'avait bien cherché serait faire preuve d'une mauvaise foi incroyable. Enfin, dire que le salut du Monde se trouve dans la méditation zen serait faire preuve d'un manque flagrant de responsabilité. Responsable, Aldo ne l'est surement pas, ce qui ne l'empeche pas d'abandonner toute prétention zen devant l'aspect critique de sa situation.

Résumons : Devant, un petit teigneux pas tout a fait frais, armé d'un couteau. Derriere, une tete de mule a l'air pas trop assuré, mais qui pourrait poser des problemes si son chef s'énervait. Le premier danger est donc le petit teigneux, c'est celui dont il faudra s'occuper sans attendre.

Tenant toujours son tabouret dans la main droite, Aldo réfléchit tres vite a une solution. Il avait un avantage certain : son couteau qu'il tenait encore caché sous sa veste. Il n'avait pas l'intention de sortir son arme a feu. C'etait une regle qu'il avait toujours respecté : ne sort pas une arme tant que tu n'es pas sur d'avoir a t'en servir. Ainsi il ne s'etait jamais trouvé dans la situation d'un taré le mettant au défi de lui tirer dessus.

Il avait un autre avantage : le taux d'alcoolémie du petit teigneux. Bien qu'Aldo lui meme senti les vapeurs lui monter a la tete, il disposait encore de quelques minutes avant de se mettre a danser nu sur le comptoir. Minutes qu'il faudrait mettre a profit. Le petit teigneux devait est plus réactif que réfléchit dans son état actuel, aussi il serait facilement berné par une feinte telle que ...

Aldo avait sa solution. Il se tourna vers la tete de mule et fit mine de lever son tabouret pour le frapper d'un mouvement ample. Il guettait cependant le petit teigneux du coin de l'oeil, et des que celui ci réagit, il opéra d'un seul mouvement une rotation du corps et du bras, envoyant de toutes ses forces le tabouret au visage du petit teigneux. Sa main droite libérée se porta aussitot sur le couteau qu'il pointa en direction de la tete de mule pour la faire reculer.

Sa petite ruse de comptoir avait elle réussie ?

Le petit teigneux avait réagit avec une agressivité, et surtout une rapidité étonnante, avant même qu’Aldo ne puisse réagir, il l’avait poignardé d’un coup sec, le couteau pénétrant la chair au niveau de la hanche, sans toucher aucun organe, mais en provoquant une jolie saignée.

Aldo poursuivi son mouvement dans la visible intention d’anéantir l’homme au couteau, mais gêné par sa blessure, ou manquant simplement de lucidité, il lâcha le tabouret qu’il tenait en main.

Le gros lourdaud, visiblement revigoré par la bonne fortune de son chef tentait de frapper Aldo, sans toutefois y parvenir, cependant, la plaie laissait échapper une quantité importante de sang, Aldo allait devoir régler ça rapidement.

C’est à ce moment la qu’un lustre se décrocha du plafond, frappant violement le balourd sur le crane, le tuant sous le choc.

Il ne restait plus que l’homme au couteau face à Aldo.

[-5 PV]

Si Aldo n'avait pas été terriblement seul dans sa vie, il se serait depuis lontemps renseigné sur la fidélité de son amante, car apres un coup de chance comme celui ci, on etait en droit de se poser des questions ...

Quoiqu'il y avait aussi cette méchante plaie au flanc. Ca faisait mal et ca saignait partout. Il n'y aurait sans doute pas de seconde chance, et la ruse ne servirait plus a grand chose. Situation difficile ... Aldo s'en remit a ses simples reflexes. Il n'etait pas un grand combattant, mais il avait acquis un certain savoir faire au détour de quelques comptoirs. Il savait tenir un couteau et éviter celui de l'adversaire, du moins en général.

Il se mit face au petit teigneux, le bras gauche proche du torse pour se proteger, la main a hauteur du cou pendant que le bras droit s'avancait, pointant le couteau. Ses yeux ne quittaient pas le couteau du petit teigneux, la source de tout le danger. Il pouvait encore sortir son calibre, mais cela n'etait pas préférable dans la situation.

L'autre avait l'air tres agressif, plus que ne l'aurait cru Aldo. Il ne fallait pas hésiter : le prendre de court avant qu'il ne relance une attaque, et ainsi provoquer sa réaction plutot que subir son agression. Il faudra éviter le coup de couteau de contre attaque, puis saisir le bras du couteau avec son bras libre, et frapper avec son propre couteau, soit au torse, soit au bras qu'il aura attrapé, de bas en haut, autant de fois que possible.

Aldo prit une inspiration rapide et lanca son attaque.

Le cœur…….

En plein cœur, il avait touché en plein cœur son adversaire……. Effrayant, une chance, ou une précision divine venait de lui faire frapper directement le point central de son adversaire, qui s’écroula lentement, dans une mare de sang….

Le bar était silencieux, seul le grand noir osa fendre le silence, pour se rapprocher d’Aldo, il le prit par l’épaule, et l’emmena hors du bar.

« On va au même endroit, mon navire est dans le port, je ne te ferais pas payer le voyage, mais tu travailleras avec les autres matelots, une fois sur la terre ferme, tu pourras nous accompagner si tu le souhaites, sinon, je te souhaiterais bonne chance. »

Une offre honnête, à défaut d’être excitante, le voyage, et un bout du chemin, Aldo pouvait toujours chercher mieux, mais…..

[tu gagnes : +1 chance]

"Laisse moi un instant ..."

Aldo etait sortit de son délire habituel. Il avait la tete qui tournait, peut etre a cause de sa blessure, peut etre a cause de l'alcool. Il tremblait, peut etre a cause du froid, peut etre a cause du combat. Il tenait encore son couteau ensanglanté dans la main, il ne l'avait pas laché tout le temps que le grand noir l'avait trainé dehors. Il s'etait laissé guidé, comme un somnambule.

Il avait clairement vu cet homme mourrir. Il avait vu la surprise passer en meme temps qu'un voile blanc sur les yeux de son adversaire. Il avait agit sans vraiment se maitriser et frappé mortellement. Pourtant, cela n'avait pas été son intention. Qu'est ce qui l'avait poussé a cela ? Quel reflexe, quel pulsion l'avait conduit a une telle extrémité ?

Il avait déja tué en de rares occasions, pour se défendre ou défendre son butin. Le monde des chasseurs de trésors n'est pas tendre. Mais il n'avait jamais tué d'aussi pres, aussi simplement. Cela lui demanda quelques instants pour réflechir. En guise de reflexion, il vomit un liquide acide et brun, le verre d'alcool qu'il n'avait meme pas digéré.

Il se redressa, le grand noir le regardait toujours. Aldo ne se posait plus de question, il etait redevenu l'éternel insouciant, le bouffon pervers de son habitude. Il se tourna vers le grand noir et, dans un grand sourrire, alors que le vent emportait un filet de bave et de vomit qu'il essuya négligemment d'un revers de manche, il dit bien haut :

"Partons, dans peu de temps les freres de cet homme me chercheront pour me faire la peau. Or j'en ai encore besoin. J'accepte tes conditions. Mais dis moi ... il y a un médecin a bord ?"

Le grand noir éclata de rire, un long rire, un très très long rire, visiblement, la question était hilarante...... Après une bonne minute de rire ininterompu, il se tourna vers Aldo.

"Euh, oui, on peut dire que nous avons un médecin, mais si tu veux un conseil, évite d'avoir à tant servir, il est, heu, particulier...."

Ils descendirent le long de la ruelle, parsemé d'immondices, avant d'arriver au quai proprement dit, ou le bateau les attendaient.

Un petit voilier, visiblement bien entretenu, mais pour un voyage de ce calibre, ça risquait d'être un peu léger mine de rien... En même temps, Aldo n'avait pas vraiment le choix, il embarqua, déposa ses affaires dans la cale du navire, à coté de son hamac, et eu le droit à une brève présentation des membres de l'équipage après avoir rincé sa plaie.

Le navire quitta le port en fin de journée, puis les jours défilèrent prestement, une dizaine c'était déja écoulé.... Et la première vrai tempête d'Aldo se dirigeait droit vers eux, sans que le Capitaine ne s'inquiète, ou ne fasse mine de changer de cap.

S'interrogeant sur cette conduite suicidaire, il s'appuya à babord, toucha quelque chose de visqueux, en regardant de plus près, il vit une tentacule, toute seule, plutot grosse, et légerement agressive qui plus est.

Esquivant rapidement un balayage de la part du tentacule, aidé involontairement par une mer houleuse qui l'avait fait basculé au bon moment, il se retrouva face à cet étrange ennemi.

Fait interessant, des crochets sortaient des ventouses, et du poison sortait des crochets sortant des ventouses, une tentacule fort sympathique donc.

[Tu recup tes Pv]

(on dit un tentacule sinon, il est accroché a quelque chose, le tentacule ?)

"Foutrerasse de poisscaille !"

Le cris d'Aldo sortait du coeur. Il n'avait pas l'habitude d'etre dérangé en pleine méditation sur l'immensité de l'océan et la pietre nouriture du cuisinier, et il appréciait d'autant moins lorsque l'intrus l'attaquait sans avoir la politesse de se présenter.

La houle et ses reflexes l'avaient éloignés de la chose, mais celle ci ne tarderait pas a revenir a la charge. D'un geste il sortit son arme a feu : un revolver a gros calibre aussi destructeur qu'impressionant. Il leva le bras et n'hésita pas : deux balles devraient creuser de jolis trous dans cette saleté. En fait, a cette distance, une seule balle pourrait théoriquement suffire a vaporiser une tete humaine. Aldo etait assez confiant dans les ravages que pourrait faire ce petit bijou.

Des ses tirs effectués, il prit néanmoins son couteau de la main gauche, pres a donner une bonne estafilade a ce tentacule s'il lui venait l'envie de s'approcher encore. Il ne prit meme pas la peine d'appeler les autres marins : les détonations ne manqueraient pas d'ameuter tout le navire.

Visiblement, les marins étaient occupé ailleurs, en tout cas, personne n’accouru au secours d’Aldo…..

Pour les balles, elles firent mouches, et le tentacule vola en éclat, le seul souci, c’est que 7 de ses confrères apparurent brusquement, accompagner d’un très gros dôme, qui semblait être le point de départ d’une sorte de poulpe monstrueux…… Visiblement hargneux, les tentacules étaient parcourus de crochet d’une bonne vingtaine de centimètres, et suintant un liquide clair.

Un cadavre bascula alors devant Aldo, lui brouillant un instant la vision du poulpe, c’était l’homme qui l’avait engagé sur le navire, le grand noir, un crochet dans le thorax, c’était visiblement détachable, et probablement lançable, bref, un truc pas vraiment sympa.

Tout en s’interrogeant sur la bioéthique mondiale dans le cadre de la réglementation sur la navigation, Le poulpe lança une ( ) de ses tentacules, visant Aldo avec une agressivité visiblement exacerbé par le fait d’avoir perdu un bout de lui-même.

"Voila qui est embettant", lacha Aldo en contemplant le cadavre du grand Noir. Sans plus attendre, il leva a nouveau son impressionant revolver et le déchargea sur les tentacules les plus proches. Quatre autres balles allerent ainsi répandre toujours plus de viceres sur le pont du navire. Mais Aldo savait bien que cela ne lui donnerait qu'un peu de répis, et que la bete ne tarderait pas a montrer toute sa mesure. Ces tentatules devaient bien venir de quelque part ...

Une fois son magasin vide, il s'élanca a travers le pont pour mettre le plus possible de distance entre lui et la bete. Tout en regarnissant son arme en munitions, il cherchait des yeux de quoi se sortir de cette situation critique.

S'enfuir ... se cacher. Se réfugier dans un trou et attendre que le danger passe. Cette idée traversa l'esprit d'Aldo, comme une réminescence de son tres lointain passé, celui ou il était encore une bete primate cueillant des baies. Cette époque ou ses ancetres étaient sans cesse pourchassés par les prédateurs avait laissé quelques traces ... Mais Aldo n'avait décidément gardé aucune trace de cette raison primitive.

La tempete avait frappé le navire si violemment et si rapidement que l'équipage, apres l'attaque de la bete, était totalement pris au dépourvus. En témoignait, cet homme volant qui s'accrochait a sa corde comme un tique s'accroche a un poil canin. Le plus grand bordel reignait sur le pont, les uns cherchait un ami parmis les cadavres, les autres courraient en tous sens en criant des choses ineptes sur la météo et la fin du monde. Le capitaine lui meme était invisible, et surtout, inaudible.

"Chiures de crapeau, furoncles de postérieur, crevures !" Debout, surplombant la scene, Aldo donnait de sa voix. Il couvrit meme un instant le cri de colere des dieux marins. Il s'époumonait sur les restes de l'équipage pour le faire revenir a lui. Il continua : "Reprenez vos postes ! Abaissez ces voiles ou nous seront renversés ! Timonier, face a la houle ! Et surtout, ramenez moi ce malheureux !" Joignant le geste a la parole, il tira sur une corde pour affaler la voile a laquelle s'accrochait toujours, vaille que vaille.