Zalem

Invité

Les bas-fonds de Zalem... Etranges et sombres quartiers rongés par le désespoir et la misère... Des foyers en feux, des familles en pleurs, des enfants en proie à tous ces malheurs... Rien n'avait beaucoup changé. Reconnaissant chacune des étroites ruelles, chacun des sinueux dédales, il les parcourait comme s'il n'avait jamais quitté cette ville, comme s'il ne s'était jamais retrouvé entre quatre murs. Son séjour en prison n'avait pas été très long, quelques mois tout au plus, mais il avait cette désagréable impression d'y être resté des dizaines d'années. Son corps avait changé. Sa vigueur et sa force avait passablement diminué, à mesure que ses muscles s'atrophiaient, que sa peau se déssèchait sur ses os. Les mille et un sévices qu'il avait subis l'avaient beaucoup marqué. Sa rage s'était intensifié et de retour dans les lieux où il avait toujours vécu, il ne pensait plus qu'à se venger.

Tout d'un coup, il entendit un bruit résonnant comme un tremblement de terre. Par réflexe, il s'enfouit dans un coin sombre et il attendit. Son coeur battait très fort... Le son s'amplifiait de plus en plus... Mais il maîtrisait toutes ses émotions. Il savait que si des motards le trouvaient ici, il ne ferait pas long feu. Il ne représentait plus rien. Il n'était qu'un camé qui avait voulu devenir l'Empereur de Zalem, un fou, un illuminé, un danger pour l'ensemble des petits gangs de Zalem. Et des ombres s'approchèrent et il vit ce qui faisait ce bruit...

Un régiment de soldats...

Deux tanks apparurent... Et deux unités d'une dizaine de militaires les accompagnaient. Tout le quartier semblait s'être immobilisé guettant les moindres mouvements des terrifiants mastodontes. Le souffle coupé, Akira fit de même, se demandant ce qu'il faisait là. Les mêmes soldats qui l'avaient traqués... ils avaient l'air de patrouiller, comme si cela était devenu normal, comme si depuis qu'il était parti, eux, étaient restés là pour rappeler aux malheureux ce qui se passerait si une révolte avait de nouveau lieu. Et ils s'en allèrent...

Ainsi, les bourgeois de Zalem ont décidé de ranger leurs poubelles. Ils ont décidé de réprimer les vieux misérables et les jeunes loubards. Arf... j'aurai dû m'en douter. Toutes ces rues désertes, tout ce calme chaotique... on aurait dit que la mort rôdait dans la basse ville. Va falloir que je fasse encore plus attention.

Se faufilant d'immeubles en immeubles, utilisant les petits chemins qu'il connaissait, il arriva bientôt en vue de son ancien repaire. Une décharge abandonnée... la puanteur s'en dégageant était presque insupportable. Le paysage chaotique en horrifierait plus d'un. Mais c'était sa maison. C'était là qu'il avait toujours vécu. Tant de bons souvenirs lui montèrent à la tête et il décida alors d'y aller pour voir ce qu'il allait y trouver.

Quelques rats s'enfuirent en courant à la vue de ce visiteur inattendu. Tout était identique: les mêmes carcasses de voitures, les mêmes tas de détritus et on trouvait encore les restes de cadavres déposés ici auparavant... Oui, c'était chez lui et il s'y trouvait bien. Pourquoi? Qui sait, peut être que ce désordre représentait le foutoir de son esprit! En tout cas, aucun endroit ne lui avait apporté plus de réconfort que celui ci. Paysage chaotique où même l'armée n'osait pas rentrer. Cette zone de non-droit était le paradis de tous les exclus...

Se dirigeant vers son ancienne cachette, il rencontra plusieurs indésirables qui avaient élu domicile dans ce coin paumé. Ainsi, il croisa une demi douzaine de junky dont les relent de crac pouvait assomer un éléphant...

Arrivé près de la carcasse de bus qui lui servait autrefois de maison, il put entendre plusieurs gémissements provenant de l'intérieur. Regardant par la fenêtre, il apperçut 3 drogués entrain de s'enfoncer seringues sur seringues dans leur bras déjà à moitié pourri par la gangraine...

Invité

La fièvre lui montait doucement à la tête. A la vue des camés, il ressentit cette insatiable faim le tirailler de toute part. Lui aussi avait envie de se laisser plonger dans les doux bras enivrants de la drogue et il se demandait s’il lui restait toujours ses cachetons planqués dans le double fond du coffre.

* Arf… maudits soient ces connards qui squattent chez moi.. Ils ont pas intérêts à m’emmerder sinon ils vont grave dérouiller. *

Contournant discrètement le bus, il rentra par la porte arrière… Quoique ça ressemblait plus vraiment à une porte. En tout cas, il réussit à rentrer dans le bus et regarda les nouveaux occupants du bus.

Salut les gars. Vous sauriez pas par hasard où je pourrai trouver les véritables habitants de ce petit studio…

Un peu de sarcasmes n’a jamais fait de mal et ça pouvait aider à paraître sympathique. S’approchant de l’endroit où se trouvait une crosse en bois, il attendait avec impatience la réponse qu’ils allaient lui donner.

Les 3 camés tournèrent doucement la tête en direction de cet inconnu qui venait les déranger en plein kif... Un filet de bave et un gémissement plaintif fut la seule réponse qu'Akira reçut... Se concentrant à nouveau sur leur piqûres, il laissèrent l'étranger dans son coin...

Le coffre était toujours là, renversé, explosé, à moitié brûlé mais toujours présent. Ouvrant le double fond, Akira put récupérer les quelques cachets d'extasy qui lui restait et son couteau de chasse.

"Aaaaaaaaaaaaaaaaaah....."

Un filet de bave coula sur l'oreille de l'ex-détenu alors qu'un des camés observait avidement le sachet de pilules. Comme si un signal avait réveillé les deux autres, il tournèrent à nouveau la tête et s'enfoncèrent une seringue contenant un liquide bleu, différent du précédent. L'effet fut instantané, leur corps se convulsa quelques secondes avant que le regard des deux du fond redevint lucide, voire hargneux...

"Donne...moi....ça! Donne....ça....tout de suite!"

Le dernier camé appuyé sur ses épaules commençait lui aussi à sortir une seringue pour se l'enfoncer dans le bras. Qu'allait faire Akira désormais?

[Tu peux poster en même temps à l'examen afin de ne pas manquer le début. J'ai pris du retard avec ton histoire donc on va la continuer en parallèle de l'exam!^^]

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Le danger commençait à se faire sentir. Les deux drogués avaient sûrement pris une décharge d'adrénaline ou un autre psycho-analeptique et celui qui se trouvait juste derrière Akira allait faire la même chose. Se battre contre des camés, c'est une chose. Se battre, contre des chiens enragés en est une autre.

Ni une, ni deux. Akira se retourna ce qui fit vaciller le gars et il lui entailla le bras qui tenait la seringue. Celle-ci tomba dans le vide et grâce à ses réflexes, il réussit à la rattraper de justesse. Poussant d'un coup le pied pauvre bougre qui valsa près de ses amis, il s'enfonça à l'aveugle la seringue dans le bras. Les effets devraient se faire sentir très rapidement et ne sachant pas ce qui y était contenu, l'ancien prisonnier risquait d'avoir des surprises.

Cependant, il s'attendait maintenant à devoir affronter les deux autres potes du mec et il fit quelques gestes dans le vide afin de les dissuader de faire le moindre mouvement.

Alors les gars? On fait moins les malins maintenant! Vous voulez jouer, c'est ça? Je vous attends! Allez, venez! Mais à votre place, je déguerpirai vite fait, sinon vous risquerez de vous blesser.

Akira ne souhaitait pas spécialement se battre maintenant. Il savait très bien qu'il était devenu trop faible pour faire le poids face à des molosses. Mais en même temps là, il se trouvait face à des petits minables.

Le liquide d'un bleu saphir se mêla à son sang rapidement. Des frissons parcoururent le corps d'akira qui ne put s'empêcher de vomir sous l'effet de la drogue. Ses muscles semblaient se contracter au point que chacune des fibres les constituant paraissait prête à craquer... Puis, plus rien... Le cri de ses pensées s'assourdit jusqu'à devenir un murmure et disparaître enfin, le laissant serein. Ses yeux se rouvrirent et ce qu'il put voir lui parut saugrenu.

Il se voyait. Pas comme dans une glace mais comme si son esprit était à l'extérieur de son propre corps... Il pouvait voir ses yeux prendre une teinte écarlate tandis que sa propre vision se colorait en rouge. Il pouvait se voir foncer tête baisser vers les trois drogués, déchirant leur corps à main nu alors qu'il en aurait été incapable auparavant... Il pouvait ressentir une joie indescriptible monter en lui à la vue de ce spectacle. Il put se voir lâcher le dernier cadavre et regarder dans la direction où se trouvait son "âme", faute de meilleur terme pour dire ce qu'il était actuellement. Une voix douce et féminine sortit alors de sa bouche.

"Et bien, on dirait que j'ai enfin trouvé un sujet réactif... Dis moi mon garçon, quel est ton nom?"